TRAIL DES LAVOIRS (63 km) : Au-delà de mes limites, mais je l’ai fait… !!! :)





Après avoir terminé mon 1 er trail fantastique de 36 km (Trail des Portes du Vexin:1er mai 2009) que j’avais tout simplement adoré, je voulais aller plus loin en repoussant mes limites et en augmentant la difficulté.
Toujours aussi sur une autre planète, je me suis inscrit sans me prendre la tête au trail des Lavoirs (63 km) du 14 juin 2009.
Bon j’avoue que j’ai un problème avec les chiffres parce que faire 63 km ne semble pas beaucoup. A vrai dire, j’estimais que cela ne me poserait aucun problème avec mon physique et mon mental. Toujours aussi fidèle à moi-même, j’ai gravement confiance en moi !!!

Comment passer de 36 km à 63 km en à peine 1 mois et demi ? Ronald Tintin va-t-il cette fois arriver à relever son nouveau petit défi, en plus dans la chaleur?


Après les boucles d’Or du 17 mai, j’ai dû m’arrêter pour soigner mon tibia gauche qui me faisait très mal.
J’ai pu reprendre qu’en fin mai, mais il ne me restait qu’une semaine pour m’entraîner. Cette fois, je n’étais pas assez entraîné, mais j’avais fait plus de 130 km pendant cette semaine parce que je voulais absolument terminer ce 63 km.

Arrivé samedi après-midi dans la Vallée de Chevreuse, j’ai eu la formidable chance de découvrir une petite ville bien sympa. Faut dire aussi que quand tu vis à Paris, c’est toujours surprenant de se retrouver à travers champs avec des vaches.
En tout cas, les gens ont été très accueillants. Comme je me baladais avec mes tenues pour le trail, ils n’ont pas hésité à discuter avec moi. Et moi bien évidemment, je leur expliquais pourquoi j’avais mon beau Camel Back avec un BIG SMILE. :)
Avant de rentrer à l’hôtel, j’ai rencontré l’organisateur du trail au château de la Madeleine qui sera le lieu d’arrivée. Là, il me montrait au loin ce que j’allais découvrir demain. Puis, il m’a dit au revoir en me disant avec un beau sourire :
« J’espère que le parcours va bien te plaire. Tu auras largement le temps d’en profiter. »














Dimanche 14 juin 2009, voyage au cœur de la grandeur de la Nature








Réveillé à 5h du matin, j’ai pris le petit déjeuner en vérifiant ce que j’avais mis dans mon Camel Back avec qui j’allais faire un bon bout de chemin ensemble. Je ne cours pas sans lui !!!
Comme je pensais avant tout à mon ventre, j’avais donc bien vérifié que j’avais mes saucissons (Justin Bridou) et du pain.

A 6h50 du matin, l’organisateur donna les dernières consignes en nous expliquant comment il fallait se repérer lors de ce trail de 63 km.

A 7h, le soleil pointait déjà son nez. Le départ fut donné dans une ambiance cool et détendue. Pour une fois, il va bien faire chaud, mais cela ne dérangeait absolument pas.

Je suis incapable d’expliquer ce qui va suivre parce que tout ceci me semble irréel et je ne sais pas ce qui a pu se passer. Cela a dû être le fruit de mon imagination, mais je me suis retrouvé à communiquer avec la Nature pendant des longues heures. Comme dans un rêve, je courais avec mon Camel back en enchaînant des montées et des descentes tout en contemplant les merveilles de la Nature. A chaque ravitaillement, j’ai discuté et mangé beaucoup de saucissons (chorizo) !!!
Jamais, je n’aurais cru que je pourrais courir avec mon Camel back tout en mangeant et en oubliant complément toute notion de temps et de distance.








CHAPITRE 1 : Emerveillé par la grandeur de la Nature








Que voulez-vous ?

J’avoue que finir ne me suffirait pas. Pour que le plaisir soit complet, je voulais être aussi performant parce qu’après une course je vais avant tout voir mon classement et mon temps.
Alors que je ne savais pas ce que représentait une telle distance, je m’étais fixé entre 7 et 8 h pour franchir la ligne d’arrivée !!!
N’avais-je pas mis la barre trop haute ?

Très heureux d’être là, je me suis mis à courir en enchaînant sans difficulté les descentes et les montées jusqu’au 8 ème km. Par moment, il y avait de la boue dans la forêt et je me disais :

- Putain ! Fais chier cette boue !

Fasciné par le chant des oiseaux, la vue de la rivière et toute cette verdure autour de moi, je me suis laissé aller. Mais, c’était trop beau pour durer. Soudain, je me suis retrouvé face une terrible montée.
- Oups ! Je n’avais pas prévu ça !
C’était impossible de courir. Il fallait donc se contenter de marcher en se courbant. Voyant cela, j’ai halluciné et pour la première fois de ma vie j’étais physiquement limité devant la Nature.
Au fur et à mesure que je sillonnais cette montée, je voyais la rivière qui s’éloignait. Mieux vaux ne pas avoir peur de tomber.
Mais cet endroit du parcours restera mon plus beau souvenir !!!

Au sommet de cette montée bien cassante, je me suis relancé pour continuer à cavaler sans trop difficulté jusqu’au 26 km, le point de ravitaillement.
Le point de ravitaillement en solide est ce que j’adore le plus sur le trail. Etant donné que j’avais tout mon temps parce que c’est très long 63 km, j’ai donc préféré prendre le temps de m’arrêter 10 minutes au ravitaillement pour boire du Coca Cola et manger des saucissons !!!

Vers le 40 ème km de ce beau trail, j’ai eu une deuxième grosse surprise. Tout allait très bien. à la fin d’une montée sympathique, j’ai aperçu du sable beau et très fin. Avec le soleil, c’était vraiment génial !
Moi toujours émerveille, je me suis tout de suite calmé devant cette sablière. En effet, il y avait bien évidemment une montée raide mais courte avec du sable. Déjà que ce n’était pas évident de courir dans le sable quand c’est plat, il ne fallait donc pas se faire d’illusion. J’ai donc était obligé de marcher. Cette montée dans la sablière m’avait bien cassée, mas j’ai vraiment adoré !!!







CHAPITRE 2 : Ronald Tintin vs Mère Natura








Je commençais à trouver cela vraiment long. J’étais un peu dégoûté parce que je n’avais fait que 37 km en 4 h alors que j’aurais déjà terminé depuis longtemps si c’était un marathon.
Je ne comprenais pas pourquoi j’étais devenu aussi lent. Tout est donc relatif !

Pour ne pas arranger les choses, des concurrents qui faisaient le trail en duo et en trio avaient la forme. Ils allaient vite et étaient très à l’aise dans les montées alors que moi c’était tout le contraire. Snif snif snif !

Face à cette situation dramatique, je me suis forcé de ne pas les suivre parce que je ne savais pas ce que me réservait la suite du parcours avec ces interminables montées et descentes. J’ai fini par prendre cela bien parce que c’était tout nouveau pour moi, je me suis donc tout simplement adapté à cette vitesse en positivant car tout est relatif !

C’est là aussi que je me suis rappelé que je n’avais jamais couru plus de 4h et j’allais demander à mon corps de fournir des gros efforts pour aller jusqu’au bout de l’aventure.
De même que je n’avais jamais couru plus de 42, 195 km pendant une course.

Pour résumer, j’allais donc battre mon record de distance et de durée en franchissant la ligne d’arrivée. Pas besoin de ma boule magique qui lit l’avenir pour le deviner !!!

J’ai essayé de courir dans les montées tant que je pouvais. Mais bien des fois, j’ai dû me contenter de marcher parce que ce n’était pas possible de faire autrement. Cela m’a permit aussi de bien me rattraper sur les descentes où il fallait être prudent parfois en évitant des obstacles.








CHAPITRE 3 : Né sous une bonne étoile








A 13 km de l’arrivée, il s’est passé un truc trop chimique, autrement dit très étrange. Faut dire aussi que la chaleur et les heures passées à être en harmonie avec Mère Natura m’avaient transcendé si bien que j’avais l’impression que nous ne faisions qu’un. Une petite voix douce me murmura à 3 reprises :
- Allez Ronald ! Cours en faisant abstraction de ton corps et de ce qui t’entoure. Tu n’as pas mal et il fait un temps normal. Suis donc la voie où la vie te mène pour rentrer dans la Lumière.

Alors que je buvais du Coca Cola et mangeais du saucisson pour la dernière fois sous ce soleil accablant, j’ai subitement eu la folle envie d’arriver très vite au château !!!

Voyant qu’il me restait que 13 km et comme cela faisait déjà 6h10 que je courais, je savais donc que je pouvais boucler ces 63 km en moins de 8h comme je l’avais prévu depuis le début même si je devais encore enchaîner des descentes et des montées.

J’ai eu un autre type de plaisir en alternant course rapide (1 min) et marche (30 secondes). Cela devenait très ludique et c’était réellement là que j’avais retrouvé le vrai Ronald Tintin car tout ceci n’était un jeu en réalité. Comme je ne voulais pas être confronté à ce GAME OVER diabolique, j’ai donc couru de nouveau à travers champs et forêts sans m’arrêter avec comme seul compagnon mon Camel back (qui m’a été bien utile pour m’hydrater, surtout avec la chaleur) tout en me demandant comme une obsession parce qu’il fallait ne pas se perdre :
- Bordel! Il est caché où ce putain de château au sommet de la dernière montée !!!???

Voyant enfin le château au loin après ce long voyage de 7h15 qui n’était pas encore fini, je savais que je finirais bien en moins de 8h même en marchant lentement tout en prenant mon temps.

Le moment le plus difficile de ce trail de 63 km sera tout simplement cette dernière longue montée pour arriver au château. J’ai effectivement mis 30 minutes pour faire tout juste 2 km ou 3 km, mais je ne suis pas certain parce que cela faisait peut-être plus ou moins. En tout cas, cela me paraissait bien longue cette montée bien cassante sous la chaleur. Je voulais vraiment avancer, mais mes pas devenaient très pesants comme si j’étais en train d’agoniser. Tout allait bien pourtant, mais je manquais sans doute d’entraînement pour être efficace dans les côtes.

Curieusement, je me sentais de nouveau bien une fois arrivé au sommet. C’était vraiment très chimique.

J’ai franchi la ligne d’arrivée en étant mort de rire parce que je ne l’avais pas vu et que j’ai dû faire demi tour. Ha ha ha !

Tout content d’avoir avalé ces 63 km en 7h45, j’ai retrouvé d’autres concurrents qui m’avaient laissé manger tranquillement du saucisson, du fromage et boire du Coca Cola à volonté au ravitaillement du 44 ème km. Je leur avais dit en rigolant que je comptais finir ce trail en 12h (la barrière horaire obligatoire quoi !!!) et que j’avais tout mon temps.

J’ai effectivement pris tout mon temps, mais j’ai juste mis un peu moins de temps que prévu ! Bah oui, faut tout de même pas déconner parce que je m’étais déplacé pour moins de 8h !!!

En tout cas, j’adore le trail car j’ai toujours voulu courir comme cela en toute liberté en affrontant les éléments naturels. En plus, le simple fait de savoir que je peux avoir toujours mon Camel back sur mon dos me fait déjà énormément plaisir.

Résultat sur le plan sportif :
Temps : 7h 45 :33
Classement : 67 ème sur 186
(Il y a eu de nombreux abandons sans doute à cause de la chaleur ou pour d’autres raisons physiques et mentales). Bien évidemment que le parcours était casse-pattes avec ces interminables montées et descentes, mais le cadre est magnifique.

Distances parcourues : 63 km
D + : 1400 m (mais c’est trompeur sur le papier car les choses ne sont pas si simples dans la réalité).

Difficultés : certaines montées cassantes et la chaleur



Si j’ai bien pu faire ce trail comme par magie tout en m’amusant, je le dois avant tout à cette jeune femme géniale qui me motive et m’aide à aborder les choses de manière sereine et en toute confiance. La meilleure des motivations !!!

Toujours aussi fidèle à moi-même, j’ai donc voulu retranscrire en toute sincérité et simplicité la dernière aventure de Ronald Tintin vs la Mère Natura.

Je ne pourrai jamais raconter tout ce que j’ai appris pendant ce trail de 63 km. Mais, cela m’apprends beaucoup sur moi-même et me fait voir la CAP autrement car tout est relatif finalement.
C’est une très bonne école de la vie où je continue mon apprentissage pour aller au-delà de mes limites en visant plus loin, plus haut…


A très bientôt


Ronald Tintin

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